Etude des trajectoires des éleveurs camelins dans la région de Guelmim-Oued Noun au Maroc.


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2019-10-17

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Justine Noel. (17/10/2019). Etude des trajectoires des éleveurs camelins dans la région de Guelmim-Oued Noun au Maroc.
Depuis plusieurs décennies, les zones arides et désertiques du sud de la méditerranée connaissent des transformations profondes à l’échelle de leur territoire et à l’échelle des sociétés qui se sont développés dans ces milieux. Cela se manifeste notamment par une aridification du milieu et en même temps l’extensification des espaces cultivés, le développement des centres urbains et la demande croissante en produits à valeur ajoutée. Ces espaces où coexistent désert et oasis ont toujours su être valorisés par des sociétés qui subsistaient notamment grâce à l’élevage camelin ; selon un système d’élevage mobile et un mode de vie nomade. Le dromadaire est particulièrement représentatif de ces espaces du fait de son importante adaptabilité à ces environnements arides. Cet animal a toujours été valorisé mais les modes de valorisations ont changé au rythme des besoins des sociétés. C’est dans ce contexte « de mutations » que se pose cette étude dont le terrain a été réalisé au Maroc dans la région de Guelmim-Oued Noun. Dans une démarche exploratoire, il est question d’analyser les trajectoires de développement de ces sociétés d’éleveurs camelins et leur résilience dans ce contexte de changements. C’est selon une approche pluridisciplinaire en s’inspirant à la fois de l’approche par les moyens d’existence durable, le système d’activité, le système d’élevage et dans une dynamique spatio-temporelle que nous avons tenté de répondre à cette problématique. Les résultats de cette étude ont montré que dans le cas du Maroc, nous constatons en effet de nouvelles dynamiques dans ces sociétés tel que la sédentarisation, l’urbanisation, la modernisation de leur mode de vie. Une adaptation des logiques d’élevages, avec des modifications dans les pratiques de mobilité, avec l’appropriation de nouvelles technologies et biens d’équipements, des changements dans les pratiques d’alimentation et l’ouverture à de nouvelles voies de valorisation transforme globalement ces systèmes. Mais dans certains systèmes le dromadaire garde un rôle varié issu de la tradition, il représente une épargne sur pied, une sécurité face aux aléas et un soutien aux autres activités d’élevage. Il est important de considérer ce rôle car il permet à une frange de la population rurale d’être résilient et de se maintenir sur ce territoire.