Etude des Changements dans les Modes de Production du Dromadaire


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Date

2018-07-05

Date Issued

Citation

Rim Mjidou. (5/7/2018). Etude des Changements dans les Modes de Production du Dromadaire.
Le présent travail a été entrepris en vue d’étudier les différents types d’élevage de dromadaire et de diagnostiquer les effets des changements observés sur la productivité du cheptel camelin et sa rentabilité économique dans les régions de Laâyoune Sakia El Hamra et Guelmim Oued Noun, moyennant des enquêtes auprès de 40 éleveurs. Trois systèmes d’élevage sont identifiés, à savoir le système extensif, le système périurbain et urbain. Depuis un certain temps, et suite aux conditions climatiques de plus en plus défavorables à une bonne production pastorale (irrégularité de la pluviométrie, sécheresses répétitives, températures élevées et réduction des parcours naturels), et compte tenu de l’urbanisation accélérée et de la demande de plus en plus importante en produits camelins, des changements dans la règle de gestion des élevages ont commencé à se manifester et à favoriser l'émergence des systèmes de production péri-urbains et urbains, utilisant plus d’aliments de complémentation pour répondre aux nouvelles tendances. Cependant, le système d'élevage extensif reste le plus pratiqué par la majorité des éleveurs. Il est basé essentiellement sur l'exploitation des parcours naturels et utilisant très peu d'intrants. Pour ce système, la supplémentation alimentaire n’est pratiquée qu’en période de sécheresse, notamment de juin à septembre dans la région de Laâyoune et en juillet et août à Guelmim, alors que l’alimentation du dromadaire du système urbain s’appuie totalement sur des aliments autres que les plantes pastorales, notamment la pulpe sèche de betterave, l’orge, la luzerne, le son de blé, la paille, les rebuts de dattes, les raquettes de cactus, le maïs et les grignons d’olive. Quant au système périurbain, il est caractérisé par la combinaison entre le pâturage durant la journée, et une alimentation le soir au niveau de l’étable. Ces systèmes s’appuient sur un ensemble de techniques et de moyens visant à optimiser les capacités de production de l’animal, de la terre ou de la main d’œuvre. C’est le cas des élevages laitiers périurbains à la périphérie des villes sahariennes du sud du Maroc, ainsi que l’engraissement et les dromadaires de course. Les performances zootechniques des animaux élevés dans ces systèmes s’en trouvent améliorées. En effet, la production laitière en pic de lactation varie entre 6 et 8 l/j en extensif, 6.5 à 8.5 l/j en périurbain et 7 à 9 l/j en urbain. L’intervalle chamelage-chamelage est de 18 à 24 mois en extensif, 14 à 16 mois en périurbain et 12 à 14 mois en urbain. Le taux de fécondité est de 20 à 40% en extensif, 40 à 45% en périurbain et 50 à 65% en urbain. Le taux de mortalité des nouveau-nés avant deux mois d’âge atteint 30% en extensif, 15 % en périurbain et 10 % en urbain. Les charges de production sont principalement composées des frais d’alimentation au niveau des élevages et des charges d’acquisition du cheptel. Le système urbain laitier assure le plus grand chiffre d’affaires grâce à la plus grande quantité de lait vendue en comparaison avec le périurbain, puis vient le système d’engraissement, et enfin l’extensif qui vient après l’urbain « course », dont le chiffre d’affaires est constitué principalement par les prix et la subvention du Moussem. Le résultat net a permis de conclure que l’urbain laitier est le système le plus rentable. La valeur actuelle nette et l’indice de profitabilité montrent que tous les systèmes sont rentables à l’exception de l’urbain « course ». On peut conclure que l’intensification de la production, pour une partie du cheptel, permettrait d’améliorer le revenu de l’éleveur et de pourvoir la demande grandissante en produits camelins. A cet effet, la sensibilisation et l’encadrement des éleveurs sur l’amélioration de la conduite alimentaire moyennant des ressources locales, et des conditions de vie des animaux dans les Haouchs, l’instauration de programmes d’amélioration génétique des animaux, la mise en place de centres de collecte du lait et de réseaux de commercialisation des produits laitiers dans les périphéries des villes, une meilleure organisation de la filière dromadaire de course et son intégration dans les activités touristiques, sont des actions à mener pour créer de la valeur ajoutée dans les filières camelines.